Salta la Linda

Posté Par Les Déchaînés le 11 Déc, 2019


Salta, c’est la première grande ville argentine dans laquelle nous nous arrêtons, et nous n’aurions pu mieux choisir. Après neuf jours d’une étape particulièrement dure et compliquée, nous y avons trouvé tout ce qui nous avait manqué. A commencer par un logement offrant lits, une douche (ce n’est pas du luxe après deux semaines de bivouac), un four et…voilà. On repassera pour la cuisine équipée et les bonnes pâtes carbo signées Chef Lavigne. Puis nous avons pu fêter dignement l’anniversaire de notre compagnon de voyage Alex (on taira son âge) dans l’un des nombreux bars qui borde la place centrale de Salta.

Celle-ci se nomme la Plaza del 9 de Julio (Place du 9 Juillet) en l’honneur de la date de l’indépendance de l’Argentine (1816). Cette place devait aussi servir de démarcation entre la partie riche de la ville, au nord, et la partie plus pauvre, au sud. Cette démarcation est d’ailleurs à retrouver dans une grande partie des villes d’Amérique Latine, héritage de la colonisation espagnole. C’est une place magnifique où cohabitent végétation luxuriante, églises fondées par les conquistadores, bâtiments coloniaux et néocoloniaux. Dans l’un d’eux se trouve le MAAM (Musée d’archéologie de Haute Montagne) qui permet de découvrir la civilisation et la culture Inca. Vous pourrez notamment y admirer les trois momies les mieux conservées au monde. Il s’agit de corps d’enfants (un garçon et de deux filles, âgés entre 6 et 14 ans) offerts en sacrifice par les Incas il y a plus d’un demi-siècle. Il s’agit des momies de Llullaillaco, découvertes au sommet du volcan du même nom.

Proche de la place 9 de Julio en direction du sud, se situe l’Eglise San Francisco à la façade aussi rouge que les montagnes traversées pour arriver à Salta. Et pour tout vous dire, son histoire est comme une version revisitée de l’histoire des 3 petits cochons. Sa première construction a commencé en 1582, moment de création de la ville. La structure se composait alors d’adobes, une brique composée d’un mélange d’argile, d’eau et de paille très utilisée dans les pays que nous avons traversé jusque-là. Malheureusement, l’église ne résista pas très longtemps à la géographie de Salta. En effet, cette capitale provinciale du Nord est au bord de la Cordillère des Andes, et un séisme a eu raison de l’Eglise à peine quelques années après la fin de sa construction en 1625. Cette église, au sud de la place centrale, était réservée à l’usage des habitants les plus pauvres de la ville, qui étaient donc responsables de sa réfection. Pressés par le temps car très croyants (aujourd’hui encore, 95% des argentins sont catholiques) et ayant peu de moyens, ils optèrent pour une église en bois, rapide à construire et peu coûteuse. Bien que l’église résistât cette fois plus longtemps, elle parti tout de même, en fumée aux suites d’un incendie (« J’aime les jeux de mots. », Hubert Bonisseur de La Bath) au milieu du 18ème siècle. Il fallut attendre le siècle suivant, en 1857, pour mettre sur pied l’Eglise que nous connaissons aujourd’hui au style italien Baroque. Espérons qu’elle résiste encore longtemps au grand méchant loup !

 

Mais Salta a plus à offrir que ses beaux et vieux bâtiments chargés d’histoire. Chaque ruelle est belle et vaut le coup de s’y perdre, c’est une ville pleine de vie à la fois touristique et authentique. On ne peut que vous conseiller d’y séjourner et de goûter à ses empenadas et cervezas produites localement dans de nombreuses micro-brasseries. Comme son nom l’indique en Quechua, Salta est línda (« belle »), alors prenez votre deux roues et sautez le pas !

 

                                             

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